Le corps en mouvement
La représentation du corps en mouvement a constitué un enjeu majeur du renouvellement de la sculpture à la fin du XIXe siècle. Donner l’impression d’un mouvement, par nature éphémère, est à première vue contradictoire avec l’idée de sculpture, art de la fixité et de la durée. C’est précisément à ce défi que des sculpteurs se sont attelés en cherchant différents moyens de donner la sensation du corps en action. Cette recherche n’est pas apparue au XIXe siècle et depuis l’Antiquité, certains sculpteurs sont parvenus à animer leurs œuvres. Le groupe du Laocoon, emblématique de la sculpture grecque tardive, ou les chefs-d’oeuvre du Bernin, au XVIIe siècle, en témoignent. Mais l’invention de la chronophotographie dans les années 1870 et le renouveau de la danse à la fin du XIXe siècle ont relancé l’intérêt des artistes. Ces références ont créé une véritable émulation et initié de nombreuses recherches techniques et formelles qui témoignent d’un nouveau regard porté sur le corps dans l’espace.
Les sujets historiques
Le XIXe siècle a été le siècle de l’histoire par excellence. Dans le contexte révolutionnaire, impérial et sous la Restauration, il est apparu crucial de maîtriser le récit des événements du passé. Chaque régime politique s’est ainsi approprié l’histoire et durant les premières décennies du XIXe siècle, une réflexion sur la méthodologie des sciences historiques a été entamée.
Dans ce contexte, l’archéologie avait une importance capitale et Napoléon III a initié des chantiers de fouilles, notamment sur le site supposé d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne.
L’importance donnée à l’histoire s’est traduite dans les arts par la fondation de musées et par la production d’œuvres qui témoignent d’une recherche de véracité historique. La formation des artistes a aussi été adaptée : un cours d’histoire basé sur le costume et les mœurs antiques a été dispensé à partir de 1819 à l’École des beaux-arts puis une chaire d’histoire et une chaire d’archéologie ont été ouvertes en 1863.
La belle Endormie
Un conte, une œuvre
A travers les contes, les sculptures se racontent. Petits et grands, venez à la rencontre des personnages qui peuplent le musée et laissez-vous porter par leur histoire.
Bonheur ou malheur : dans la mythologie romaine, ce sont les trois Parques – Nona, Decima et Morta – divinités maîtresses de la destinée humaine, qui décidaient du sort de chaque être humain. Dans le conte La belle Endormie, ce sont les fées. L'une d'elle jette un sort à la princesse : elle devra dormir pendant 100 ans... Entrez dans le musée et laissez-vous porter par l’histoire que Célia va vous conter !
Alfred Boucher, Le Repos, 1892, bronze © Marco Illuminati
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :15h
Durée : 20 minutes
Dès 4 ans
Les enfants doivent être accompagnés d’un adulte.
Tarif : Gratuit sur présentation du billet d'entrée au musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
réservation@museecamilleclaudel.fr
Esquisse pour le monument à Jeanne d'Arc
Esquisse pour le monument à Jeanne d'Arc
Cette cire de Paul Dubois est un travail préparatoire pour son Monument à Jeanne d’Arc, dont le plâtre a été exposé au Salon de 1889 et le premier exemplaire en bronze érigé devant la cathédrale de Reims en 1896. Elle est désormais exposée aux côtés de l’emblématique plâtre modèle offert par l’artiste pour la création du musée de Nogent-sur-Seine. Comme dans les nombreuses esquisses en cire de Dubois, le travail de modelage y est très lisible, les traces d’outils et empreintes digitales conservées. Cette étude est remarquable par la recherche de mouvement dont elle témoigne : allure du cheval, torse de Jeanne penché vers l’avant tandis qu’elle arme son bras droit vers l’arrière. Dans l’œuvre achevée, après de très nombreuses esquisses dessinées et modelées, le sculpteur a finalement figuré Jeanne redressée, brandissant son épée vers le ciel.
Voir aussi dans les collections :
Visite de chantier
Visite guidée
Avec Nadège Dauvergne, artiste et Olivier Landes, directeur artistique de l’association Art en ville.
Plongez dans les coulisses de la réalisation de l’œuvre en visitant le chantier de production aux côtés de l’artiste, du directeur artistique du projet et d’un médiateur du musée.
Peinture murale de Nadège Dauvergne à Reims
Informations pratiques
Lieu :
Ancienne galerie de sculpture (dans le parc de l'ancien musée)
16h30
Durée : 45 minutes
Tarif : gratuit
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
Découverte des collections
Visite commentée
Cette visite découverte propose une première approche du musée et de ses collections. Pourquoi un musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine ? Que signifie la prolifération de sculptures dans l’espace public ? Quelles sont les nouvelles formes de représentation du mouvement qui symbolisent si bien le XIXe siècle ? Replacée dans le contexte de la création sculptée de son époque, la figure de Camille Claudel se distingue nettement.
Vue des salles, musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine © Marco Illuminati
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :Durée : 1h
Tarif : 4€ en plus du billet d'entrée du musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
reservation@museecamilleclaudel.fr
Camille Claudel
Visite thématique
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :Durée : 1h
Tarif : 4 € en plus du billet d'entrée au musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
Char de Diane et Char de Minerve
Char de Diane et Char de Minerve
Ces deux chars font partie du grand surtout de table élaboré par Emmanuel Fremiet et la Manufacture de Sèvres pour le palais de l’Elysée et exposé à l’Exposition universelle en 1900. Cet ensemble de sept groupes mythologiques dont certains mesurent près d’un mètre de haut était destiné à décorer le milieu de la table lors des dîners officiels les plus prestigieux.
Minerve est bien reconnaissable grâce à ses attributs : le serpent lové à l’arrière du char, la chouette ornant son bouclier, la branche d’olivier qu’elle tient à la main, le casque à cimier et l’égide qu’elle porte sur les épaules ; la lance est manquante sur cet exemplaire. La représentation de Diane est plus déroutante : l’arc, les flèches et le diadème orné d’un croissant de lune sont bien ses attributs habituels, le chien et l’ours font référence à ses activités de chasseresse. En revanche, les rennes qui tirent le char, la peau d’ours qu’elle porte sur le dos, la branche de pin qu’elle tient à la main ainsi que la neige marquée par les empreintes de roues et de pattes font référence à un monde nordique étranger à Diane. Dans ses comptes-rendus de l’exposition en 1900, la presse évoque une « Diane finlandaise », suggérant un syncrétisme des mythologies gréco-romaine et nordique sans donner plus de précisions.
Ces objets de prestige aux formes complexes ont aussi donné à la Manufacture de Sèvres l’opportunité de démontrer l’étendue de son savoir-faire. Chaque groupe est ainsi constitué d’un grand nombre de pièces moulées séparément et assemblées ensuite. La presse s’est aussi faite l’écho des différentes tentatives nécessaires pour cuire le premier exemplaire du Char de Minerve en raison de la finesse des pattes des rennes, montrant la prouesse technique réussie par la Manufacture.
Voir aussi dans les collections :
Monument au docteur Ollier
Monument au docteur Ollier
Ce plâtre est le modèle des deux monuments en bronze érigés à Lyon en 1904 et aux Vans en 1905, en hommage au docteur Léopold Ollier (1830-1900). Né aux Vans, nommé chirurgien major à l’Hôtel-Dieu de Lyon en 1860 et professeur à la faculté de médecine de cette ville en 1877, celui-ci est considéré comme le fondateur de la chirurgie orthopédique moderne, à l’origine d’avancées décisives dans la chirurgie réparatrice qui utilise les propriétés de régénération des os pour éviter l’amputation. Il a notamment mis en œuvre ces principes novateurs au cours de la guerre de 1870, où il a déployé une intense activité avant d’être fait prisonnier par les Prussiens. Il est représenté un bistouri à la main, vêtu de sa robe académique et portant les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. Le monument de Lyon a été érigé grâce à une souscription internationale et son ampleur témoigne de la renommée dont jouissait alors le médecin, d’autant que le reliquat de la souscription a financé une partie de la statue des Vans. Gabriel Bonvalot, gendre d’Ollier et proche de Boucher, a peut-être été à l’origine de l’attribution de la commande au sculpteur. Le docteur possédait d’ailleurs au moins une sculpture de l’artiste dans sa collection personnelle, un marbre du Nu devant un paysage marin, conservé lui aussi au musée Camille Claudel. Alors que les Vansois sont parvenus à sauver le leur, le monument lyonnais a été refondu pendant la Seconde guerre mondiale, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux par le gouvernement de Vichy